Le 6 juin 1944, les troupes américaines et alliées débarquent sur les côtes normandes pour libérer la France de l’Allemagne nazie. En Normandie, de nombreux sites témoignent encore aujourd’hui de cet évènement historique : de la Manche au Calvados, et plus précisément de Utah Beach à Sword Beach, le débarquement a eu lieu sur des kilomètres. Visiter sur les plages du débarquement est donc un bon moyen de revivre les moments clés de l’histoire.
Pourquoi visiter les plages du débarquement ?
Ayant des origines normandes, j’ai quelquefois entendu raconter des bribes de cette période de l’histoire, mais jusque là je n’étais pas attirée par la visite des lieux. Et puis un jour, on a envie d‘aller marcher sur ces plages où des héros ont débarqué pour aider la France. On a envie de voir les champs de bataille, et d’essayer de comprendre comment ça s’est passé.

Une bonne façon de revivre les évènements est de visiter un ou plusieurs musées : D-Day expérience à Saint-Côme-du-Mont, Airborne Museum à Sainte-Mère-Eglise, le musée du débarquement à Arromanches, le Mémorial de Caen, le Musée Mémorial de Omaha Beach, le musée Utah Beach, Overlord Museum à Colleville-sur-Mer… Bref vous l’aurez compris, chaque ville possède son propre musée, vous n’aurez donc que l’embarras du choix.
Cela va peut-être vous paraître curieux, mais je n’ai pas souhaité visiter de musée. Je voulais avant tout marcher sur les traces des soldats, et visiter les lieux où ils sont passés et se sont battus, pour ressentir vraiment les choses. Voici donc un petit aperçu de ma journée de road-trip sur les plages du débarquement.

1 – Saint-Mère-Eglise
Le passage par Sainte-Mère-Eglise est incontournable lorsque l’on vient visiter les plages du débarquement. Cette ville est un symbole, un point stratégique : dans la nuit du 6 juin 1944, les parachutistes américains sont largués dans les environs et c’est sur la place de l’église de Sainte-Mère qu’ils hisseront le 1er drapeau américain sur le sol français.
Petite anecdote inoubliable : lors de ce largage, le parachutiste américain John Steele resta accroché au clocher de l’église. Fait prisonnier par les troupes allemandes, il réussit à s’enfuir.

Le clocher de Sainte-Mère porte encore le souvenir de John Steele, et des panneaux explicatifs ornent la ville pour retracer le Jour J.


2 – La Batterie de Crisbecq à Saint-Marcouf-de-l’Isle
Visiter une batterie et ses blockhaus est une façon très réelle de revivre les évènements du D-Day. La batterie de Crisbecq est la plus importante position d’artillerie allemande près d’Utah Beach. Avec ses canons de Saint-Marcouf, et sa vue plongeante sur la plage d’Utah Beach, elle constituait une menace pour le débarquement.
Elle fut bombardée par les alliés avant le débarquement, mais résista aux assauts des GI. Pourtant, dans la nuit du 11 au 12 juin, les troupes allemandes se retirèrent du site et les américains s’en emparèrent.

Le site est surprenant. Une fois passée la boutique d’accueil, on a l’impression d’arriver dans un champ. Rien n’est visible… c’est absolument impressionnant. Et pourtant, on visite ici 22 blockhaus ! Une vraie ville sous terre, bien cachée des ennemis !
Il faut savoir que cette batterie est restée tapie sous la verdure pendant 60 ans, tombée dans l’oubli, recouverte de végétation, les blockhaus remplis d’eau et les tranchées rebouchées. Elle a été découverte et rachetée par 2 passionnés en 2004, remise en état puis ouverte à la visite.

C’est un endroit poignant, d’une technicité presque avant-gardiste et d’une robustesse incroyable : portes blindées, système de filtres en cas d’attaque chimique, canons prêts à tirer, réserves de munitions, rails et wagons pour approvisionner en munitions…


On visite les 22 casemates, on y découvre le quotidien des soldats : les chambres, l’infirmerie, la cuisine, les réserves de nourriture et d’eau… On sait qu’ils ont vécu ici, qu’ils s’y sont battus, c’est poignant.



Le site est très bien entretenu, jolie boutique à l’entrée, panneaux explicatifs dans chaque casemate et devant les canons, et un circuit est tracé et numéroté. J’ai apprécié cette visite car je voulais depuis longtemps voir ce qu’avait été la vie des soldats, sous terre, dans les casemates. Et ici, c’est vraiment bien expliqué, intéressant, et surtout bien réel.



- Site internet pour connaître les jours d’ouverture, horaires et tarifs : Batterie de Crisbecq
- Tarif 2020 à titre indicatif : 10€ adulte
- Grand parking gratuit à l’entrée
- Boutique sur place
3 – Utah Beach (à Sainte-Marie-du-Mont)
Nom de code UTAH. A 6h25, 20 péniches abordent les côtes normandes et 23250 soldats américains débarquent à Utah Beach. Ici, c’est un haut lieu du débarquement, et on y trouve beaucoup de monuments commémoratifs en souvenir de cette journée. C’est aussi ici que démarre le kilomètre 00 de la Voie de la Liberté.



On marche sur la grande plage, si belle et si tranquille aujourd’hui. Mais on sait qu’ici ont eu lieu de lourds combats, sur ce sable si blanc. Quand on se retourne et qu’on voit les blockhaus, on ne peut oublier…




4 – La pointe du Hoc (à 5kms de Grandcamp-Maisy)
On quitte le Cotentin pour le Calvados. Le site de la Pointe du Hoc est incontournable. C’est un lieu très fréquenté par les touristes mais aussi pour les commémorations, et c’est même un petit bout de terre propriété des Etats-Unis à perpétuité en hommage aux soldats américains qui s’y sont battus.

Beaucoup d’émotion sur ce site qui semble resté intact depuis que les GI l’ont quitté : bunkers en ruine et cratères de bombes impressionnants qui sont autant de preuves de la violence des combats.

Les troupes allemandes avaient implanté une batterie sur ce site, munie de canons prêts à défendre cette position stratégique. Un site de défense juché sur une falaise de 30 mètres de haut, les troupes allemandes pensant même ce point stratégique imprenable.
C’était sans compter sur les 225 soldats américains qui, dans la nuit du 6 juin 44, vont héroïquement braver les vagues et réussir à gravir les falaises. Il leur faudra 2 jours pour déloger l’ennemi de ses casemates de béton, mais ils réussiront. Au prix de la vie de bon nombre d’entre eux : les GI ne seront plus que 90 après l’attaque.



Le site naturel est magnifique, la vue des falaises est à couper le souffle. Mais on se retient presque d’apprécier ce superbe panorama car on sait que derrière nous se dresse un champ de bataille…
L’entrée au site est gratuite et un immense parking se trouve à l’entrée.


5 – Omaha Beach (à Colleville-sur-Mer)
Nom de code OMAHA. Ce site truffé d’obstacles (mines, barbelés, bunkers, ennemis) faillit faire rebrousser chemin aux soldats américains prévus débarquer ici. Mais leur détermination sans faille les mena au bout du projet, avec malheureusement les plus lourdes pertes humaines connues sur les plages du débarquement. Vous trouverez ici un monument commémorant l’évènement.



Omaha est une des plus belles plages du Calvados avec son sable fin presque immaculé aujourd’hui, mais une plage chargée d’histoire et d’un passé tragique.

Les plages du débarquement : une balade historique
C’est une journée chargée d’émotion qui vous attend sur ces sites. Se rendre dans les lieux où les soldats sont venus combattre l’ennemi pour notre libération est poignant. On peut visiter vraiment beaucoup plus, et y passer plusieurs jours.
Ici, j’ai concentré les visites sur une journée et j’ai donc choisi de ne faire que les plages les plus connues – Omaha Beach et Utah Beach – celles où ont débarqué les soldats de l’US Army. Vous pouvez continuer la visite par les plages de Gold, Juno et Sword, lieux de débarquement de la British Army.
Aujourd’hui encore les cicatrices de cette guerre sont très présentes sur les côtes normandes. Ce programme d’une journée sur les traces des GI américains a été très intéressante, c’est une bonne façon de s’imprégner de cette page d’histoire et de ne pas l’oublier…
Visiter les plages du débarquement… Et après ?
Continuez par un road trip à la découverte du Cotentin : Cherbourg, la Pointe de la hague et le Val de Saire. Une côté sauvage qui vous réserve de belles surprises.
Merci pour ces belles photos ! Ton article me rappelle beaucoup de souvenirs : j’ai pu visiter plusieurs des mêmes sites que toi, il y a 15 ans de cela. J’avais profité d’un séjour de 3 jours sur place pour bien visiter. Cela m’avait beaucoup émue également. Ces lieux sont si chargés d’histoire ! Bises !
Coucou! Ca fait plaisir d’avoir de tes nouvelles. 😉 Moi aussi j’ai été très émue lors de cette balade, comment ne pas l’être d’ailleurs? Les traces de la guerre y sont encore bien présentes. Mais se rendre sur ces lieux est un bon moyen de perpétuer la mémoire de ce qui s’est passé. Bon dimanche et à bientôt! Bises
Merci pour ce très bel article. Je n’ai jamais visité les plages du débarquement contrairement à mon fils ainé qui a eu l’occasion de les voir lors d’un séjour scolaire.
Lorsque je vois tes photos, je ne peux m’empêcher de penser aux grandes plages de Quiberon où là aussi, les énormes blockhaus le long de la côte sauvage nous rappellent la folie de certains et le courage d’autres qui perdirent la vie pour sauver nos libertés. Belle soirée, bises.
Rassure-toi je n’ai visité ces lieux de mémoire que tout récemment… alors que j’ai quand même quelques origines normandes ! 😁 En effet, lorsque je suis allée sur la Presqu’île du Crozon, j’étais étonnée de voir pas mal de blockhaus. Et en octobre j’étais à Moulins, près de Vichy, donc là aussi cette période de l’histoire est encore très présente. Cela fait partie de notre histoire, et c’est bien de visiter ces endroits pour perpétuer leur mémoire. Belle soirée à toi aussi. Bises
Vous avez fait un beau billet du souvenir !
Merci beaucoup !